Wallenhorst

Dans une province du nord de l’Allemagne, la jeunesse s’ennuie.

La banlieue pavillonnaire, rangée et normalisée, est une ambulance sur laquelle il est presque trop facile de tirer : il suffirait de laisser la caméra tourner pour saisir l’absurde au vol. Wallenhorst, à la manière esseulée d’un tableau de Hopper, nous propose un autre voyage : embrasser pleinement le fantasme pavillonnaire, la pureté de ses installations et de ses trottoirs clairs, de sa vie sans accrocs, fluide et pacifiée comme les glissades en skateboard des adolescents désœuvrés. Dans cette ville sortant magiquement de terre, que les bois entourent comme une forêt de contes, la vie s’est endormie sous un sortilège : l’ultra-réalisme de la banlieue, pas à pas, touche à une certaine forme de fantastique. (Tom Brauner)