Stand

Un stand de tir dans la ville, une respiration qui se suspend, un tir. Une femme masquée s’occupe du lieu, elle apprend à d’autres à se tenir devant la cible. Les coups de feu résonnent entre les souffles.

Stand est un mot riche de sens. Ici c’est d’abord un lieu que la réalisatrice explore en suivant les pas d’une femme masquée : un stand de tir où l’on vient pour se tenir debout (to stand) devant une cible. Les muscles se relâchent puis se tendent, la respiration trouve son rythme, le sang afflue, le coup de feu part. Entre deux respirations, le souffle de la bouche du canon, comme si l’arme étendait le corps. Se tenir devant la cible, c’est se tenir devant l’autre, marquer sa position une première fois : stand to. A partir de ce point, faire l’expérience de la relativité du temps et de l’espace, ramassés dans l’instant, pour finalement se viser soi-même. Un coup de feu, c’est traverser l’espace presque aussi vite que le temps. La mise en scène épurée de Lola Quivoron et le dense travail sonore du film nous font partager cette expérience si particulière du tir. Pas de fioritures, juste la cible, stand. (Simon Serna)