Quitter son pays d’origine est un bouleversement. Ce film est un adieu de la réalisatrice à son ancien chez-soi, une mosaïque de souvenirs surgis de son enfance et une ode à son identité qu’elle a laissé choir derrière elle.
Tout film est une invitation au voyage. Dans Lost, la réalisatrice plonge dans son enfance et explore les limbes de sa mémoire. Deux silhouettes s’éloignent sous la neige, comme dans un paysage mental brumeux. Les portes du passé ouvrent sur un appartement dans lequel le temps semble s’être arrêté : un panier de fruits posé sur la table compose une nature morte, un chiffon dort sur le plancher, comme abandonné. Le silence bruisse de mille sons qui aiguisent notre attention : le crépitement d’une bougie, le frottement du crayon contre une feuille de papier… Soudain, cette bulle de douceur, où séjournent les lambeaux de mémoire, éclate… Quand le noir se fait, on est encore un peu dans le brouillard, à se demander de quel étrange voyage nous revenons. (Irène Ogier)
Lost
Fr : Perdue
Oksana Karpovych
Canada • 2015 • 6’
VO : Ukrainien • ST : Fr, En
Mel Hoppenheim School of Cinema : concordia.ca/finearts/cinema.html
oks.karpovych@gmail.com