Cadré en plans serrés, le film montre la cohabitation entre un père et son fils psychotique, à qui il tente péniblement de faire accomplir les gestes quotidiens les plus simples (s’habiller, manger, aller se coucher…). Le caractère proprement horripilant du personnage (dont les cris et la ma-nie de tout répéter en boucle jouent avec les nerfs du père comme du spectateur) et l’exiguïté du lieu, une cabane isolée au milieu des bois, donnent au film une atmosphère étouffante. La tension monte progressivement jusqu’à ce qu’un geste manque de faire basculer le film dans le drame. Ce n’est qu’à ce moment qu’on découvre enfin véritablement le beau visage du jeune homme, muet, indéchiffrable, telle une énigme face aux comportements insensés qu’on a pu constater auparavant. (Pierre Commault)
LE LOUP ET LES SEPT CHEVREAUX
Elena Gutkina et Genrikh Ignatov
Russie • 2017 • 52’
Moscow School of New Cinema, Screenwriting Workshop « SiberiaDOC » : newcinemaschool.com/en/main