Curry Vavart est un collectif artistique pluridisciplinaire qui organise et développe des espaces de vie, de création et d’activités partagées.
Constatant à Paris le manque d’espace de travail disponible et abordable pour la jeune création et les associations, le Collectif Curry Vavart a mené une activité nomade. Son projet repose sur la possibilité temporaire d’occuper des espaces désaffectés en attente de réhabilitation afin d’y développer des initiatives artistiques et associatives.
Fondé en Association loi 1901 depuis 2006, le Collectif Curry Vavart a d’abord développé ses projets en squattant – c’est-à-dire, en occupant sans droit ni titre – des espaces industriels désaffectés depuis plusieurs années, dans les 10e, 20e, 11e. Aujourd’hui, une convention d’occupation précaire lie l’association à un propriétaire privé ou public et définit le cadre légal de l’occupation.
Le collectif Curry Vavart est en premier lieu pluridisciplinaire. Et c’est dans cette pluridisciplinarité que les quelques cinéastes viennent puiser leur inspiration. Il est habituel d’entendre au sein de Curry Vavart que si l’on veut réaliser un film il n’y a pas besoin de sortir du Shakirail (ou du collectif) ; tout est à portée de main ! Les ressources artistiques, comme matérielles, se mobilisent avec entrain.
C’est pour cette raison que le cinéma est et sera toujours présent dans ce collectif que ce soit par le prisme de la projection ou de la réalisation.
Programmation de la carte blanche : Josselin Beliah, Hadrien Touret et Derek Woolfenden
Derek Woolfen
Essai documentaire sur une performance physique de son réalisateur qui vient s’insurger au siège social de France Télécom à la suite de la suspension de sa boîte mail, accompagné d’un ami et armé uniquement d’un enregistreur son. Ou le remake français à peine dissimulé de Piège de cristal (Die Hard) que John McTiernan réalisa en 1988… Le dispositif « ascétique » (plan séquence, nombreux intertitres, prédominance sonore sur l’image « précaire ») a été pensé et mis en place pour éprouver un système bureaucratique complexe (confus ?) où les informations d’un service à l’autre sont indépendantes afin de ne pas répondre aux requêtes du citoyen comme du client consommateur…
Derek Woolfen
France • 2013 • 25’
Mamadou Khouma Gueye
Kedougou est une ville situe au sud est du Sénégal situé à 750 Km de Dakar. À la croisé des cultures, Kedougou est célèbre depuis la fameuse crise politique qui a opposé le Président du Conseil Mamadou Dia et le Président de la république Léopold Sédar Senghor, les deux chefs du premier exécutif sénégalais, en réalité déjà en désaccord à la veille de l’indépendance du Sénégal. Mamadou Dia est arrêté avec plusieurs de ses amis. Du 9 au 13 mai 1963, il est jugé pour haute trahison par la Haute Cour et condamné à la déportation perpétuelle à l’extrême sud-est du Séné-gal (Kédougou). Depuis cet événement, dans l’imaginaire collectif, Kedougou symbolise la prison.Ibrahima a élu domicile et travaille à l’intérieur des ruines de cette célèbre prison. Dans sa fonderie précaire, il fabrique chaudrons, louches, casseroles et autres ustensiles de cuisine. Immersion dans l’une des ses journées de travail, tandis que des murs suintent l’histoire des heures sombres de la politique post-indépendance sénégalaise.
Mamadou Khouma Gueye
France • 2017 • 26’ • Plan B films
Yves-Marie Mahé
Colette Magny (1926-1997) a, très tôt, refusé la carrière dans le show-business que sa voix lui offrait.Elle choisit l’engagement politique et la recherche musicale.Blues, free jazz, collage, anti-poésie, voix parlée, chanson-enquête, musique contemporaine…Le film est entièrement constitué d’images d’archives.
Yves-Marie Mahé
France • 2017 • 32’