Dans la tête du conspirationniste Harald Daub, en proie à la dépression, nous parcourons un espace abstrait faisant écho au paysage mental du personnage dont nous vivons les doutes.
Dans les espaces vides et désolés d’un monde où l’architecture même semble déshumanisée, une voix seule s’élève face à son propre écho. Nous sommes pris alors dans le labyrinthe mental d’un être assailli par les questionnements. La géométrie plastique des images, qui semblent composées au millimètre près, nous renvoie à un monde abstrait et moderniste où le « je » peine à trouver sa place… Comment retrouver l’unité du cœur et de l’esprit au sein d’un espace infiniment divisé ? Comment sortir de l’isolement dans un monde où l’humain semble avoir disparu ? En donnant corps aux doutes du personnage, le film nous invite pour le moins à en questionner l’origine ; le soliloque du « moi » se faisant l’expression plus universelle d’une sensation générale d’écrasement face à un système sur lequel nous n’aurions plus prise. (Hélène Gaudu)
JE DOUTE DONC JE SUIS
Florian Karner
ALLEMAGNE • 2017 • 16’
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