Le souffle du vent dans les branches nues, le bruit de l’eau qui coule dans la salle de bain, une fenêtre sur l’automne et des feuilles mortes amoncelées, une question désespérée.
L’apparent dénuement formel d’Automne, qui fixe obstinément la petite fenêtre d’un appartement exigu, introduit à une intimité que viennent progressivement envahir des éléments violents, baroques et opposés. Une buée à la moiteur épaisse, née de l’eau chaude et des jeunes corps enlacés, dispute la surface de verre à la lumière qui la traverse, une lumière vive et changeante, qui irradie les lieux de couleurs et de contrastes maniéristes. Suit une lettre d’amour sublime et terrible, rythmée par la mélancolie mièvre de tendres chansons pop. On abandonne tout à ces énergies contraires que le film laisse interagir et fusionner, jusqu’à ce que s’évapore l’incongruité de leur amalgame. Ne reste plus que le sincère désespoir d’une âme gonflée d’un sentiment amoureux, à l’étroit dans un corps adoré, voué à la corruption, puis à la chute. Un horizon de fins imminentes – dernières années, semaines, secondes – dans une tragédie pornographique d’amour. (Alexis)
Automne
Or : Autumn
Fr : Automne
Nicolaas Schmidt
Allemagne • 2015 • 10’
VO : pas de dialogue • ST : Fr, Eng
Hochschule für bildende Künste Hamburg : www.hfbk-hamburg.de
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