Une caméra entre dans la vie de Rate. Il filme sa famille. Mais progressivement, elle prend le contrôle de son propriétaire qui filme obsessionnellement tout ce qui l’entoure jusqu’à devenir, à son tour, un tyran.
Empruntant au vérisme du « found footage » son image sale, son cadrage chaotique et ses cut brutaux, The Rate’s cut se présente comme la reconstitution d’un évènement tragique, dont la mise en scène obscène se voulait pourtant l’expression d’un amour filial. Ces images amateur, transfigurées en film d’horreur, nous parlent de la violence nécessaire du cinéma documentaire, qu’elles inscrivent au cœur de sa forme archaïque, le film de famille. Elles nous disent que l’usage d’une caméra instaure irrémédiablement entre filmeur et filmé un rapport de domination que l’éthique de la « bonne distance » pourra seulement camoufler, sans jamais l’interrompre. Composant un film de genre au moyen d’archives réelles (là où le genre, habituellement, les fabrique) le réalisateur nous adresse une sorte de manifeste grotesque, qui engage le documentaire à assumer, plutôt que la refouler, cette violence constitutive de son geste, en l’exposant à même ses films. (Antoine G)
The Rate’s Cut
Or : Ojo Salvaje
Eng : The Rate’s Cut
Paco Nicolas
Spain • 2015 • 15’
VO : Es • ST : Fr, Eng, SME
ECAM : http://ecam.es/en/home/
info@offecam.com, paconicolas@live.com